(INTERDIRE® est une franchise thématique. De sorte, elle comportera plusieurs numéros sur le thème de l’interdiction, avec des sous-thèmes pour cibler plus particulièrement certaines pratiques)

Nous avons tous le droit de mourir, et nous avons tous le droit de vivre.

Nous avons tous le droit de penser et de donner notre avis.

Nous avons tous le droit de croire ou de ne pas croire.

Nous avons tous le droit d’avoir des droits.

Nous devons tous accepter les différences.

Nous devons tous accepter les idées qui nous séparent.

Nous devons tous accepter d’être totalement en désaccord.

Nous devons tous accepter que notre désaccord nous permette de vivre.

#

Il n’y a pas d’échappatoire. Le monde s’est construit partout lentement, sans avoir de contact pendant longtemps. Et puis un jour après l’autre les civilisations se sont confrontées.

Le choc à été frontal toutes ces fois, et la volonté de certains peuples d’imposer leurs croyances aux autochtones est devenue la règle dans l’histoire.

Dès lors, la force des croyances a supplanté la raison d’exister en lieu et place de la façon d’exister, et de coexister.

L’humain a besoin d’un suzerain, d’un seigneur, d’un roi, d’un prophète, d’un dogme pour se faire croire une raison de continuer à éradiquer ceux qui penseraient autrement. Car l’humain est aussi faible qu’un vermisseau qui découvre la grandeur du monde, même un veau connaît plus sa place que lui sur cette terre.

Qu’il puisse croire en quelque chose qui le rende bon, aidant et empathique n’est pas un souci. Qu’il puisse utiliser cette croyance pour gouverner, diriger, faire peur et assassiner, est un contresens à l’humanité.

Au moment où le pouvoir a eu la capacité de s’étendre sous la houlette des religions, le monde que nous connaissons a commencé à rétrécir. Si on y réfléchit, ça fait déjà bien longtemps que tout est commencé.

#

Tuer au nom de la religion est un blasphème à la conscience du vivant.

Assassiner au nom d’un dieu est un manque de respect à la vie.

Trucider au nom d’une entité dont on peu douter de tout est une lâcheté œcuménique.

C’est un peu comme la chasse de nos jours finalement. Persuadés d’être les sauveurs de la biodiversité, les charognards des dernières espèces vivantes se battent pour les exterminer.

Le syndrome de la régulation des espèces est comme celui de l’économie, une sorte de puissance meurtrière qui tient le monde par les couilles.

Les traditions vont bon train quand il s’agit de protéger nos possibilités d’anéantir et d’asservir le monde, la religion déploie le même esprit de conquête.

Les croyances sont des choses humaines. Elles relèvent de la peur et du doute, de la singularité à simplifier le niveau de connaissance, et paradoxalement à élever le niveau de conscience de ce qui nous entoure. La religion à ce pouvoir de faire suffisamment réfléchir pour s’élever à un niveau personnel de réflexion, ou de s’abêtir en obéissant à un mouvement tortionnaire et sectaire.

Le problème n’est pas la foi personnelle, mais la volonté d’en faire une politique décisionnaire pour tous les actes de la vie quotidienne de tout le monde.

#

Nous pouvons aussi nous moquer des athées.

Ceux qui vénèrent le néant et la science à tout prix. Ceux qui croient aussi, mais en des choses qui les perdent à jamais. Nos sociétés capitalistes ont leur dieu tout puissant, ils assassinent tout autant mais à petit feu.

L’argent, la croissance, l’économie, la bourse, le plein emploi, le pétrole, le pouvoir d’achat, la propriété, l’énergie, l’eau payante, l’air viscié, et bientôt la vie… sont leurs apôtres, les religions toutes confondues.

Il n’y a pas de pouvoir plus fort que l’obéissance, et nous y sommes soumis depuis une éternité. Se libérer des chaînes de nos peurs et de nos incertitudes pour les assumer est impossible avec une population qui ne cesse d’augmenter, trop de têtes à faire réfléchir. Et réfléchir devient un obstacle assez cuisant face à l’altération de nos capacités à l’autonomie dans un monde qui pense pour nous, de façon à mieux pouvoir ne penser qu’à lui, sans nous.

De fait, les athées comme les croyants sont soumis aux mêmes règles, regarder le monde et notre société s’écrouler sans rien pouvoir y faire… mais s’écrouler dans le sang et la peur de vivre ensemble.

Il nous reste à tous un devoir de vérité. Qu’elle soit entendue ou pas. Qu’elle soit juste ou non. Qu’elle soit crue ou dévoyée. Qu’elle soit choquante ou délirante. Qu’elle soit argumentée ou simpliste. Qu’elle soit nue ou habillée. Qu’elle soit voilée ou dévoilée. Qu’elle soit religieuse ou athée… mais nous avons tous le devoir d’accepter de ne pas pouvoir changer les autres, pour les faire ressembler à l’image rassurante de nos contrées imagées par un culte fabriqué.

#

Se moquer, caricaturer, faire de l’humour avec la pensé et les croyances des autres, n’est pas seulement un droit élémentaire, mais un besoin primaire. Il permet de mettre en lumière les aversions, les turpitudes, les ignominies, les dérives, les débilités, les abus, les pratiques, les malversations, et autres déchaînements que nous subissons dans notre quotidien, quel que soit notre penchant.

La haine, la violence et le racisme ne sont pas provoqués par des dessins. Ils sont provoqués par la faiblesse et l’incapacité des gens à ne pas vouloir réfléchir, à ne pas vouloir admettre qu’on se fait enfermer dans un dictât qui prône l’obéissance à un pouvoir qui refuse de remettre en question ses convictions.

L’auto-critique est la meilleure preuve d’humilité qui soit. Mais nombre d’organisations politiques, religieuses et sociales en sont totalement dépourvues, puisque leur créneau est fondée sur le bien être imposé.

Si l’on accepte de penser que l’humain ne détient aucune vérité mais en cherche, alors non, le blasphème n’existe pas.

Les Ayatollahs de la pensée restreinte, réduite et totalitaire ne faibliront pas, car le monde est en train d’agoniser, les peurs ancestrales sont en train de ranimer les privations de liberté. Et à l’heure des procès de 2015, Charlie Hebdo, Montrouge et l’Hyper Casher, il apparaît plus qu’important de continuer à faire exister le courage de défier le pouvoir et l’obéissance aveugle.

Les dessins peuvent tout faire sauf tuer. Ce ne sont pas les dessins qui tuent, ce sont les fanatiques.

#

Pas d’Amen, Beaucoup de Touti Quanti et tellement de Tralala…

#

©Le Docteur vous met un peu de Biche.

Laisser un commentaire