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Je n’ai jamais eu de conscience politique, sauf depuis que j’ai arrêté de voter.

J’ai voté pour la première fois de ma vie en 2002. J’avais 28 ans, le fameux sursaut Le Peniste, j’ai donc dû voter à droite, mon premier et dernier vote barrage. Déjà à l’époque, alors que je ne m’intéressais pas du tout à la vie du pays, j’étais obligé d’y aller contre le sens profond de l’intérêt que j’y décelais à peine.

J’ai voté pour la dernière fois de ma vie en 2012. J’avais 38 ans, parce qu’il y avait moyen d’élire la gauche au pouvoir. J’ai été si déçu par le quinquennat politique que ça a véritablement éveillé ma curiosité sur le sujet. Voter contre ou pour quelqu’un, même si on gagne, on est déçu quand même.

Pour moi la démocratie c’est voter pour des idées, faire un choix légitime qui nous corresponde au mieux, et espérer que l’on soit assez nombreux pour que cela fonctionne. En aucun cas je n’aurais voulu passer mon temps à voter blanc (qui ne sert à rien car pas pris en compte), ou contre un candidat pour espérer que celui dont on ne partage pas les idées non plus gagne à sa place.

Le débat était clos pour moi, à peine 10 ans de droit pour être déçu à vie d’un soit disant devoir.

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Aujourd’hui, je suis amusé de voir les gens choqués d’être choqués.

Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes (Edgar Morin).

Bref, nous avons à nos portes ce qui est annoncé depuis des lustres et qui tape au carreau depuis deux élections, largement mis en place par la politique des candidats qui ont été élus par une démocratie bouffée par le capitalisme. Nous payons le prix de nos votes pour et contre.

Les gens semblent lassés par la démocratie, au point de vouloir s’essayer à rêver et croire n’importe quoi. Plus le mensonge est gros, plus ça passe crème. Le peuple est en capacité, grâce à un droit constitutionnel, de le faire basculer vers un devoir totalitaire. Le vote obligatoire ne changerait rien à la donne, ni aux résultats, ce serait un contre sens tutélaire. En Uruguay le vote blanc est reconnu, comptabilisé et permet d’annuler des élections (comme un droit de veto du peuple) s’il atteint deux tiers du scrutin. Voilà ce qu’il manque à notre démocratie qui a peur du peuple, des couilles.

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Le problème n’étant pas tellement la démocratie, mais ce qu’en ont fait les gens qu’on a mis au pouvoir.

Et ce ne sera pas mieux avec le RN, sûrement pire. Mais comme on n’a pas encore essayé de se fourrer des gros légumes dans le cul sans vaseline, faut tester pour être sûr. Certains disent que la dissolution choisie par Macron est une sorte de première mise en abîme voulue par l’intéressé, afin d’être obligé de gouverner avec eux pour que les gens se rendent compte de la déception et ne fassent pas passer le RN en 2027. On en arrive à des saucissonnages de dément pour ne pas avoir à argumenter sa mauvaise politique depuis 7 ans. La merde structurelle du capitalisme n’apportera jamais que des candidats élus prêts à le faire prospérer, pour toujours se pignoler avec de la croissance à gogo, de la consommation outrancière, et mille et une raison de faire semblant de changer pour ne jamais rien changer.

Alors si, le RN promet de bouter hors de nos frontières l’humanité qui lui manque sciemment, et de faire ressembler le pays des lumières à une vieille lampe à huile antique, mais toujours avec des écrans rectangulaires qui diffusent Cnews du matin au soir.

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Je voulais mettre une citation de Malraux ou Camus pour terminer, mais je préfère finir sur celle de Miguel de Cervantès « Qui veut une mule sans défaut doit se résoudre d’aller à pied ».

Marchez bien.

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Amen (la dissolution), Tutti Quanti (les législatives) et Tralala (l’extrême droite)…

©Le Docteur boit un petit noir pour se détendre.

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